le Care
Les métiers du Care, une galaxie de métiers enracinés dans le “prendre soin”
Extrait de le la Note de position “Soutenir et piloter l’attractivité des Métiers du care en fluidifiant les trajectoires et les organisations”, Cercle Vulnérabilités et Société, Déc. 2022
Le Care : définition et périmètre
Le Care est une notion d’origine anglosaxonne, sans équivalent dans la langue française et difficilement transposable telle quelle. A l’origine, il vient théoriquement compléter la notion de cure (traitement médical et infirmier à visée curative). Il se caractérise par la place centrale qu’y tient le souci du confort et du soulagement (« to care for ») et la qualité du geste et de la relation humaine apportés (« to take care»), à travers des comportements de nature professionnelle, en vue de procurer aux sujets un mieux-être physique et psychique et de préserver la santé globale.
Théoriquement, le Care est bien au cœur du Cure (et de tout acte de nature plutôt technique) comme étant la qualité d’attention et d’accompagnement, le « prendre soin » que chaque personne fragilisée est en droit de recevoir, et que chaque acteur du système, a le devoir de lui offrir au cœur de son expertise professionnelle spécifique. Il est à la fois une somme de compétences et un état d’esprit.
En même temps, le Care déborde le Cure et le champ médical pour s’appliquer également au champ social. Par sa racine de «prendre soin», il déborde également le champ des métiers dits de l’accompagnement (ex : accompagnement dans l’emploi, coaching professionnel). Il se situe donc à l’intersection entre le cure et l’accompagnement, empruntant sa philosophie et ses méthodes à chacun de ces deux champs. Il est donc un champ en soi qui doit être d’autant plus investigué en tant que tel qu’il constitue souvent le premier facteur de motivation d’un grand nombre de professionnels, animés par des élans intérieurs forts de sollicitude.
Du Care, à la société du Care
A l’aune de la crise du Covid-19, les voix sont nombreuses à appeler de leurs vœux cette même “société du Care ».
Une société où chacun prendrait davantage soin de l’autre, c’est la société du Care que défend la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury.
La société du Care est une société du “prendre soin” où on comprend que nos interdépendances sont des forces. C’est ce que défend la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury. “Des forces pour nous permettre de transformer le monde de la façon la plus créative possible et de la façon la plus solidaire », précise-t-elle.
L’enjeu d’une valorisation des métiers du Care
Une société du Care, c’est une société où les métiers du Care sont valorisés. Il y a d’une part le spectre de la santé, qui, aujourd’hui nous le voyons, est primordial à l’équilibre de notre société. Mais pour Cynthia Fleury, il y a un champ encore plus vaste dont il faut tenir compte. “C’est tous les métiers de la solidarité, tous les métiers de la proximité, qui font lien, tout ce qu’on appelle le capital social », développe-t-elle. Aussi, ce serait une société qui reconnaîtrait symboliquement mais aussi de façon monétaire ces métiers dévalorisés.
Un comportement en accord avec le bien commun
Nos sociétés occidentales sont davantage tournées vers une liberté dite “négative » : “Je fais ce que je veux tant que ça ne nuit pas à autrui ». À l’inverse, la société du Care vante une “liberté positive » : “reconnaissance, valorisation des métiers du Care, culture d’empathie, culture solidaire, moins compétitive », énumère la philosophe. C’est une société où la coopération a toute son importance.